Peu d'automobilistes le savent : cette pratique courante sur l'autoroute est interdite
Confortable, pratique et apparemment sans danger, cette habitude prise par des millions de conducteurs sur l'autoroute est pourtant interdite, même si la route est déserte. Elle est même ible d'une amende !
Conduire sur autoroute, c'est souvent chercher un équilibre entre efficacité et tranquillité. Pour beaucoup, cet équilibre se trouve… sur la voie du milieu. Elle offre un certain confort : on peut y rouler à vitesse constante, sans avoir à zigzaguer entre les camions sur la droite, tout en laissant libre la voie de gauche aux conducteurs pressés. Un compromis idéal, pensent certains, qui permet à chacun de trouver sa place sans se gêner.
Et il faut bien le reconnaître : cette habitude est largement répandue. Surtout la nuit ou lors des longs trajets, quand la circulation est fluide et que l'on veut simplement " filer droit " sans avoir à changer de voie toutes les dix minutes. À cela s'ajoute une autre idée reçue : en restant au centre, on serait plus prévisible, donc plus sécurisant. Moins de manœuvres, moins de stress, plus de régularité. Difficile de reprocher à un automobiliste de vouloir faire simple et stable.
Mais voilà : même si cette logique peut sembler raisonnable, elle va à l'encontre de la réglementation. Le Code de la route impose clairement que tout conducteur doit, en situation normale, circuler sur la voie la plus à droite. L'article R412-9 est sans ambiguïté : " tout conducteur doit maintenir son véhicule près du bord droit de la chaussée, autant que le lui permet l'état ou le profil de celle-ci ". Les autres voies, y compris celle du milieu, sont strictement réservées aux déements. Rester trop longtemps au centre, même sur une autoroute quasi vide, constitue donc une infraction.

Et qui dit infraction dit sanction. Même si elle est rarement appliquée à la lettre, cette règle peut coûter 35 euros d'amende, ramenés à 22 en cas de paiement rapide. Il n'y a pas de retrait de points, mais cela reste une contravention bien réelle. Et ce n'est pas qu'une question de formalisme : rouler inutilement sur la voie centrale oblige d'autres automobilistes à effectuer des déements supplémentaires, ce qui augmente les risques d'incidents et perturbe la fluidité du trafic.
Cette pratique, aussi confortable soit-elle, entretient une confusion sur les rôles de chaque voie. L'accumulation de véhicules au centre crée des bouchons artificiels, et pousse parfois certains à doubler par la droite — ce qui, là encore, est interdit. Bref, un petit geste de confort personnel peut vite devenir un facteur de désorganisation collective.
Rouler à droite, ce n'est donc pas qu'un détail ou une règle poussiéreuse : c'est un réflexe qui contribue à une circulation plus fluide, plus lisible et plus sûre. Même si la tentation est grande de rester au centre, le bon réflexe — légal, et logique — reste de revenir à droite dès que possible.