Bouygues impose désormais des frais de résiliation sur ses forfaits sans engagement

Bouygues impose désormais des frais de résiliation sur ses forfaits sans engagement

Bouygues Telecom introduit discrètement des frais de résiliation sur ses forfaits B&YOU, pourtant sans engagement. Une décision inédite en , qui pourrait changer les règles du jeu dans le secteur mobile.

C'est une petite ligne dans une brochure tarifaire qui fait beaucoup de bruit. Bouygues Telecom vient de modifier en toute discrétion les conditions de ses forfaits B&YOU, pourtant connus pour leur souplesse. Désormais, toute résiliation entraînera des frais de 5 euros, même si l'abonnement est sans engagement. Une première en pour ce type d'offre, jusqu'ici prisée justement pour l'absence de contraintes financières au moment de changer d'opérateur.

L'ajout de ces frais concerne l'ensemble des forfaits mobiles B&YOU actuellement proposés, qu'ils soient en 4G ou en 5G. Concrètement, que l'on soit abonné au petit forfait à 1 Go ou à l'offre plus musclée de 200 Go, la facture sera la même si l'on décide de couper le contrat. Ce changement ne touche pour l'instant que les nouveaux abonnés, mais rien n'indique que les anciens clients seront épargnés. La page dédiée sur le site de l'opérateur ne donne pas de réponse claire à ce sujet.

© B&You

Frais de résiliation B&YOU : une première en

Cette décision tranche avec la politique habituelle des opérateurs français. Historiquement, les forfaits sans engagement offrent aux consommateurs la liberté de changer d'abonnement sans pénalité. C'est d'ailleurs ce qui a fait leur succès depuis plus de dix ans. Free, Sosh (Orange) ou encore RED by SFR n'imposent à ce jour aucun frais pour quitter leur réseau mobile. Bouygues Telecom devient donc le premier à briser cet équilibre, ce qui pourrait inciter d'autres acteurs à suivre.

Pour les clients, cette nouveauté n'est pas anodine. Même si la somme paraît faible, elle ajoute un obstacle supplémentaire à la mobilité. Jusqu'ici, beaucoup profitaient de promotions régulières pour sauter d'un opérateur à un autre, réduisant leur facture chaque année. Désormais, chaque changement coûtera au minimum cinq euros, ce qui pourrait dissuader certains de bouger pour une offre à peine moins chère. Et si d'autres opérateurs s'alignent, c'est tout le modèle du sans engagement qui pourrait être fragilisé.

Bouygues Telecom défend cette mesure en soulignant qu'elle couvre des "frais techniques" liés à la clôture du service. Mais cette justification peine à convaincre, surtout dans un contexte où les opérateurs cherchent à accroître leur rentabilité après des années de guerre des prix. Reste à savoir si la concurrence choisira de maintenir le cap de la gratuité… ou de transformer cette initiative isolée en nouvelle norme du marché mobile.